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Mon premier cousin génétique…

Intrigué depuis quelques années par la généalogie génétique, je décide le 12 octobre 2020 de commander un test ADN à caractère généalogique sur le site d’un laboratoire américain. Ma commande est expédiée le jour même et j’attends avec impatience ce kit qui m’a couté environ 100$. Il m’est livré par la poste le 16 octobre. Le jour même, j’enregistre le kit sur le site du laboratoire et leur envoie un échantillon de ma salive par la poste.

Il faut de nouveau patienter ! Cette attente me parait sans fin.

Le 4 novembre, le laboratoire m’avertit par mail avoir réceptionné mon échantillon de salive. Il m’informe qu’il va pouvoir procéder au séquençage de mon ADN. Cette opération durera environ un mois…

Le 24 novembre, le message suivant apparait sur ma boite mail « Your reports are ready ». Je me connecte immédiatement sur le site du laboratoire pour consulter les différents rapports générés et découvrir d’éventuels cousins génétiques. La déception est grande, je ne partage pas plus de 0,15% d’ADN (soit moins de 10 cM1) avec mes soi-disant cousins. Ceux-ci sont pour la plupart américains et ma famille est originaire des Deux-Sèvres du côté paternel et de l’Ain du côté maternel !

Je ne m’avoue pas vaincu pour autant. Le 28 novembre, je dépose mon ADN sur un site de généalogie français, connu et réputé. Malheureusement, je ne partage pas plus d’ADN avec mes concitoyens qui ont déposé leurs données sur ce site, qu’avec les Américains du laboratoire outre-Atlantique. Fin 2020, le service ADN de ce site français est encore récent ; je patiente en me disant qu’il est fort probable qu’un de mes cousins génétiques y dépose son ADN un jour ou l’autre (ce qui se vérifiera à plusieurs reprises par la suite 😊).

Le 6 décembre, je m’inscris sur un site généalogique israélien. Je découvre immédiatement un cousin génétique avec lequel je partage 0,6% d’ADN soit 39 cM ! C’est un homme né en 1992. Nous avons en commun deux segments d’ADN sur le chromosome 22, l’un d’une longueur de 22 cM et l’autre de 17 cM. De plus, nous portons le même patronyme : Monnereau. Il faut absolument que je trouve notre ancêtre commun !

Mon cousin génétique a un arbre généalogique très succinct. Les données sur ses parents sont privées. Un seul ancêtre est renseigné du côté paternel, il s’agit de son grand-père, Jean Baptiste Monnereau, né le 6 octobre 1928 à la Ferrière-en-Parthenay (79). Il ignore la date de décès de celui-ci. Je recherche Jean Baptiste dans les fichiers de l’INSEE et découvre qu’il est décédé le 1er mars 2003 à Bourges (18).

Sur le site des archives départementales des Deux-Sèvres, je consulte les listes nominatives des habitants de la commune de La Ferrière-en-Parthenay en commençant par l’année 1936. La chance me sourit, une famille Monnereau réside au lieu-dit la Trétaudière :

NomPrénomAnnéeLieuSituationProfession
MonnereauRaymond1904St Aubin le C.Ch. m.Fermier
BouilléMarcelle1906PeyratteEpouseid
MonnereauJean1928FerrièreFilsid
MonnereauGuy1930Châtillon s/ Tidid
MonnereauRené1931ididid
MonnereauJacques1934ididid
La Ferrière-en-Parthenay (79) – recensement de 1936 – AD79 cote 6 M 169

Le chef de ménage, Raymond Monnereau, et son épouse Marcelle Bouillé ont quatre enfants dont l’ainé, prénommé Jean, est né en 1928 à La Ferrière. Je connais désormais les parents de Jean Baptiste, leur année et lieu de naissance. En consultant la table décennale des naissances de la commune de Saint-Aubin-le-Cloud, je trouve sans difficulté la date de naissance de Raymond Monnereau puis son acte de naissance. De fil en aiguille, je remonte la généalogie agnate de mon cousin génétique pour finalement trouver notre ancêtre commun : Jacques Monnereau né le 26 février 1835 à Saint-Pardoux (79) !

Nos branches généalogiques communes

Ravi d’avoir identifié notre ancêtre commun, je m’empresse d’envoyer un message à mon petit cousin éloigné au 1er degré sur le site où j’ai fait sa découverte. Malheureusement, celui-ci ne répondra jamais à mon message…

Cependant, grâce à cette première expérience, j’ai découvert par la suite de nouveaux cousins génétiques avec lesquels j’ai pu entrer en contact et tisser des liens.


  1. Le centimorgan (symbole cM) est l’unité de mesure de liaison génétique. Un centimorgan correspond en moyenne à un million de paires de base d’ADN. ↩︎

10 Comments

  1. FOULONT FOULONT 16 juillet 2023

    Un très bon moment passé lire cet article très intéressant. Je n’avais jamais pensé à faire un test ADN mais pourquoi pas… Je vais y songer maintenant 😉
    Amicalement,
    Olivier

  2. Philippe Alexandre Philippe Alexandre 17 juillet 2023

    Très intéressant, on attend la suite avec impatience, je partage ton intérêt de recherche génétique et je viens moi même de recevoir ce week-end mes deux tests ADN : un pour ma soeur, un pour moi.

    • Olivier Monnereau Olivier Monnereau 17 juillet 2023

      Merci Philippe pour tes commentaires. Bon courage dans tes recherches de cousins génétiques.

  3. Noëline Noëline 17 juillet 2023

    Article très intéressant et beau travail de recherche pour retrouver l’ancêtre commun.

    Peut-être préciser ce que veut dire cM (centimorgan) pour les non-initiés à la généalogie génétique. 😊 Mise à part ce petit détail, article au top.

    Noëline

  4. Gilles Lehoux Gilles Lehoux 17 juillet 2023

    Belle présentation de ta démarche dans la généalogie ADN. Cela donne envie de se lancer.

  5. Aveneau Aveneau 27 juillet 2023

    On ressent bien l’émotion dans l’espoir de trouver de nouvelles pistes de recherche, de nouveaux indices. Cela démontre aussi la patience qu’il faut avoir.

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