Cet article est le premier d’une longue série au cours de laquelle je souhaite rendre hommage aux femmes de ma lignée cognatique1. A ce jour, je n’ai encore jamais rédigé d’article à propos d’une femme, il est donc temps de rétablir cette injustice.
On parle trop peu des femmes en généalogie, car il est plus difficile d’obtenir en ligne des informations précises sur le déroulement de leur vie. La vie d’un homme, né après 1847, est retracée dans sa fiche matricule. Il n’y a pas d’équivalent pour les femmes.
L’ADN mitochondrial
Les femmes de ma lignée cognatique ont en commun deux choses. La première est l’ADN mitochondrial qu’elle m’ont transmis. L’ADN mitochondrial est présent dans des organites nommés mitochondries qui sont dans le cytoplasme de la cellule. Il n’est transmis aux enfants que par la mère.
A l’inverse, l’ADN nucléaire, présent dans le noyau de la cellule, est transmis à l’enfant par les deux parents. L’enfant hérite pour moitié de l’ADN nucléaire de chacun de ses parents.
L’ADN nucléaire est utilisé en généalogie génétique pour rechercher des cousins. L’ADN mitochondrial est quant à lui utilisé pour la génétique des populations.
Notion d’haplogroupe
Mon ADN mitochondrial indique que je suis rattaché à la branche H5a de l’haplogroupe maternel H. C’est-à-dire que je fais partie d’un ensemble de personnes qui partagent des marqueurs génétiques communs dans leur ADN mitochondrial. L’haplogroupe H5a descend d’un peuple qui vivait il y a environ 9000 ans dans le sud-est de l’Europe, vers le croissant fertile où les populations se sont réfugiées pendant la dernière ère glaciaire et où se sont développées les premières pratiques agricoles.
Saint-Genis-sur-Menthon
Je n’ai bien sûr pas pu remonter mon ascendance cognatique jusqu’à cette période du Néolithique. J’en arrive donc au deuxième point commun que partagent les femmes de ma lignée cognatique (celles dont j’ai retrouvé les traces). Elles ont toutes vécu à Saint-Genis-sur-Menthon, un petit village rural de la Bresse savoyarde située dans le département de l’Ain, à mi-chemin entre Bourg-en-Bresse et Mâcon.
La première ancêtre de ma lignée cognatique, citée dans les registres paroissiaux de Saint-Genis-sur-Menthon est Aymé Berthaud. Elle est née dans la première moitié du 17e siècle et est décédée le 30 mai 1678. A cette époque Saint-Genis-sur-Menthon comportait environ cinquante familles2. Neuf femmes de ma lignée directe ont succédé à Aymé de 1654 à 1935. La dernière est bien sûr ma mère, Michelle Marie Odile Turchet, décédée le 9 octobre 2018. Notre lignée cognatique aurait pu s’achever ici, Michelle n’ayant pas eu de fille. En effet, seules les femmes transmettent leur ADN mitochondriale à leurs enfants. Cependant sa mère, Marie Antonine Buiron, a mis au monde cinq filles, et trois de mes tantes ont donné naissances à des filles qui poursuivent notre lignée cognatique.
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